CM2 - LES GUERRES DE LA RÉVOLUTION ET DE L'EMPIRE
Publié le 7 Septembre 2014
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CHRONOLOGIE
- Troisième coalition (1804-1805) : Angleterre, Autriche, Russie.
- 21 octobre 1805 : Trafalgar
- 2 décembre 1805 : Austerlitz
- 25 décembre 1805 : paix de Presbourg
- Quatrième coalition (1806-1807) : Angleterre, Prusse, Russie.
- 14 octobre 1806 : Iéna
- 27 octobre 1806 : entrée des Français dans Berlin
- 14 juin 1807 : Friedland
- 7 juillet 1807 : traité de Tilsitt
- Début de la guerre d'Espagne (1808)
- 22 juillet 1808 : défaite de Bailén
- Novembre-décembre : entrée des Français à Madrid
- Cinquième coalition (1809) : Angleterre, Autriche
- 6 juillet 1809 : Wagram
- 14 octobre 1809 : traité de Schönbrunn à Vienne
- Campagne de Russie (1812)
- 7 septembre : Borodino
- 14 septembre : entrée des Français dans Moscou
- Octobre-décembre : retraite de Russie
- 21-29 novembre : passage de la Bérésina
- Sixième coalition (1813-1814) : Angleterre, Russie, Prusse, Autriche, Suède, etc.
- Campagne d'Allemagne : 16-18 octobre 1813 : bataille de Leipzig
- Campagne de France (février-mars 1814) : 8 avril 1814 : première abdication de Napoléon
- Les Cent-Jours (20 mars-22 juin 1815)
- 18 juin 1815 : bataille de Waterloo
- 22 juin 1815 : deuxième abdication
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I/ LA FRANCE, MOTEUR DES TRANSFORMATIONS MILITAIRES A LA FIN DU XVIIIe SIECLE
1. Le principe divisionnaire
2. D’une armée déchirée vers une armée nationale. (1789-1792).
- Vers la création d’une force armée nationale
- L’élan patriotique et national
- Une armée nouvelle ?
3. Vers l’armée de l’expansion
- L’économie de guerre
- Les premières victoires
- La conscription
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II/ LA MANOEUVRE NAPOLEONIENNE
1. L’ascension de Bonaparte
- Napoléon Bonaparte
2. La campagne d’Italie
3. Le Grand Empire
- L’armée impériale
- Les éléments de la manœuvre napoléonienne
- Les campagnes (1805-1807)
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JE SUIS CONTENT DE VOUS
Cette déclaration a été écrite le soir de la victoire obtenue sur les austro-russes à Austerlitz le 2 décembre 1805. Elle est tirée de la correspondance de Napoléon conservée en partie au Service historique de la Défense à Vincennes. Ce document a été écrit par l'un des secrétaires de Napoléon mais il est signé de la main de l'empereur. Lu aux troupes avant d'être reproduit dans le Bulletin de la Grande armée, ce texte est aussi l'occasion pour Napoléon de s'adresser aux Français en se construisant une image d'homme providentiel et de chef infaillible. Ainsi, cette déclaration contribue à l'effort de propagande entamé depuis la campagne d'Italie de 1796 grâce auquel Napoléon fait en sorte d'inscrire sa légitimité politique dans le sort des armes.
"Soldats
Je suis content de vous. Vous avez à la journée d’Austerlitz justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité. Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche a été en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans le lac. 40 drapeaux, les étendards de la Garde impériale de Russie, 120 pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée et en nombre supérieur n’a pas résisté à votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter, ainsi en deux mois cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l’ai promis à mon peuple, avant de passer le Rhin, je ne ferai qu’une paix qui nous donnera une garantie et amènera des récompenses à nos alliés.
Soldats, lorsque le Peuple français plaça sur ma tête la Couronne impériale, je me confiais à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir, & cette Couronne de fer conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de vos plus cruels ennemis, projets de souverains et insensés que le jour même de l’anniversaire du Couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus. Vous leur avez appris qu’il est plus facile de vous braver et de vous menacer que de vous vaincre.
Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur & la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous renverrai en France ; là, vous serez l’objet de ma plus tendre sollicitude. Mon peuple vous reverra avec des transports de joie, et il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : voilà un brave.
De notre camp impérial d’Austerlitz le 12 frimaire an 14."
LES CARTES
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DOCUMENT
Louis Nicolas d’Avout (1770-1823), dit Davout, futur duc d’Auerstaedt et prince d’Eckmühl, est sous-lieutenant dans l’armée royale en 1788. Il est promu, une première fois, général de brigade le 25 juillet 1793 puis de division le 30 juillet. Cependant, il refuse cette promotion afin de se conformer au décret qui exclue les nobles dans ces fonctions. Reprenant du service l’année suivante, il est de nouveau nommé général de brigade en septembre 1794.
Le général Davout indique dans cette lettre datée du 25 juin 1795 et adressée à la commission de l’organisation et du mouvement de l’armée de terre, qu’il est employé à l’armée de Rhin et Moselle commandée par le général Pichegru (1761-1804). Il est alors âgé de 25 ans.
« J’ai reçu, citoyen, votre lettre du 19 du mois dernier par laquelle vous me prévenez que je suis employé en qualité de général de brigade à l’armée de Rhin et Moselle et vous préviens aussi que le général en chef m’a fait passer mes lettres de service et que je suis employé d’après ses ordres devant Mayence où j’étais auparavant » L. Davout.
SHD / Terre : 6 Yd 13, lettre du général de brigade Davout à la commission de l’organisation et du mouvement de l’armée de terre du 7 messidor, an 3 (25 juin 1795), dossier personnel du maréchal Louis-Nicolas Davout.
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EN COMPLEMENT
- Bibliographie
Jacques-Olivier Boudon, Histoire du Consulat et de l'Empire, PAris, Perrin, 2000
Alain Pigeard, L'armée de Napoléon. Organisation et vie quotidienne, Paris, Tallandier, 2000.
Nouvelle histoire militaire de la France (1789-1919), Paris, Fayard, 1998.
Natalie Petiteau, Lendemains d'Empire. Les soldats de Napoléon dans la France du XIXe siècle, La Boutique de l'Histoire, 2003
Georges-Henri Soutou, L'Europe de 1815 à nos jours, Paris, PUF, 2009.
Jean Tulard, Napoléon, chef de guerre, Paris, Tallandier, 2012.
- Témoignages
Jean-Roch Coignet, Les cahiers du capitaine Coignet, d'après le manuescrit original avec une gravure et autographe, Paris, Hachette, édition de 1883 (en intégralité sur Gallica : cliquer ici).
- Cinéma
Waterloo, film de Sergueï Bondartchouk (1970) :
Le Premier Empire a inspiré de nombreux cinéastes. Waterloo fait partie des meilleurs films sur l'Empire. Jean Tulard dans Napoléon et le cinéma. Un siècle d'images (1998) écrit que « Waterloo est probablement avec le Napoléon de Gance (...) le meilleur film consacré à la période ». Ce film, d'une durée de 134 minutes, a été réalisé par le cinéaste soviétique Sergueï Bondartchuk (1920-1994) en 1970. Ce dernier bénéficie déjà d'une grande notoriété : en 1968, son fantastique Guerre et Paix a reçu l'Oscar du meilleur film étranger. En dépit de moyens matériels (20 000 figurants fournis par l'Armée Rouge par exemple) et surtout financiers importants, Waterloo essuie pourtant un échec commercial. L'acteur américain Rod Steiger y figure Napoléon face au canadien Christopher Plummer qui incarne le duc de Wellington. Orson Welles est magistral en Louis XVIII.
Le film débute le 31 mars 1814 : Paris tombe aux mains des coalisés (Prussiens, Autrichiens, Russes, Britanniques) et Napoléon est contraint à l'abdication. Après l'évocation des Cent Jours, le film s'achève au soir du 18 juin 1815. Pendant plus d'une heure, le spectateur assiste à une reconstitution époustouflante de la bataille. Certes, il y a quelques erreurs historiques (le moulin sur le champ de bataille, les drapeaux, etc.) et des maladresses (le bruit des bottes par exemple), mais ce film demeure un grand spectacle, une solide reconstitution historique et enfin une réflexion sur la guerre. Ainsi, avant et pendant les superbes scènes de bataille, le réalisateur montre, avec un grand souci du réalisme, y compris dans la reconstitution des uniformes, les mouvements des troupes, la mise en place sur le champ de bataille, les tactiques et les formations (les carrés, les charge de cavalerie). Pour filmer les batailles, Bondartchuk a eu recours aux hélicoptères par exemple.
Waterloo est un grand spectacle mais aussi un film historique dans lequel apparaît un Napoléon fatigué : « Mais à Marengo j'étais jeune... » s'exclame Steiger dans le film. Bondartchuk nous livre aussi une réflexion sur la guerre. Truffé de citations, Waterloo s'achève sur cette citation du duc de Wellington, le soir de la bataille : « Ce qu'il y a de plus triste après une bataille perdue, c'est une bataille gagnée ». Il y a encore beaucoup à dire sur Waterloo. Pour qui s'intéresse à Napoléon, Waterloo est un classique. Pour les passionnés de la période impériale et particulièrement de l'armée, le film The Duellists de Ridley Scott (1977), adaptation de la nouvelle Le Duel de Joseph Conrad, inspirée d'une histoire vraie, est tout aussi incontournable.
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Les duellistes, Ridley Scott (1977)